Je ne trouve pas la force
De briser cette écorce
Je meurs, j’enrage
De ne pouvoir sortir de ma cage
Les barreaux en sont dorés
Mais les petits matins mouillés
De larmes amères
Il faut vivre cet enfer…
Contre ma joue le froid du bitume
Toujours ce goût d’amertume
Et de sang dans ma bouche
Je ne veux plus que tu me touches
Les épaules enserrées
Les poings liés
Les mains écorchées
Et l’esprit entravé
Et ma voix éraillée
Qui hurle à la mort
Contre cette fatalité
Qui répète que j’ai tort
Je me liquéfie
Et deviens incolore
Je suis en sursis
Et nul ne l’ignore
Sans cesse je te fuis
Car sans cesse tu me nuis
Mais toujours l’insomnie
Habite mes nuits
Personne ne peut croire
Le profond désespoir
Qui m’habite le soir
Dès qu’il fait noir
C’est pourtant bien ainsi
Que tous les jours la vie
Ma chair entaille
Et ses lambeaux éparpille
Pourquoi ces sursauts de volonté
De combattre la fatalité
Pourquoi l’espoir sans cesse
De retourner à l’innocence
Des premiers jours blancs
Où tout est à créer
Des premiers sentiments
Où tout est pureté
Pourquoi la vie se débat
Contre la mort qui s’abat
Pourquoi je suis là
Quand elle m’appelle tout bas…