Où es-tu, Princesse de lune, maintenant que je t’ai perdue ?

Tu cherchais la chaleur au creux de moi…

Et il n’en reste que du silence.

La dernière fois que je t’ai vue, tu étais la plus belle, nimbée de la lumière des lustres.

Tu dédaignais les honneurs qui t’étaient fait, comme une reine indifférente et capricieuse.

Moi je te savais malheureuse, préférant tes pas nus dans la pelouse humide.

J’ai scruté la nuit à la recherche de ton ombre, j’ai suivi tes jeux d’enfants de la fenêtre, mais je n’ai pas osé te rejoindre. Tu aurais sans doute glissé ta fine main dans la mienne, prête à te donner son cœur.

Et nous nous serions perdus à nouveau.

Toi, fildefériste maladroite, trébuchant sans cesse au filet de ton étoile, moi, tentant sans cesse de te rattraper sans jamais te rassurer.

Où es-tu maintenant, Belle étoile, maintenant que je n’ai pas su t’aider ?

Es-tu d’ici ou d’au-delà ?

La lune ne brille plus du même éclat pour moi.

L’immensité salée me rappelle tes danses nocturnes dans l’écume.

Et les cirques glacés renvoient l’écho esseulé de mes pas.

Je ferme les yeux et je m’endors, amer, aux sons de tes vers, tragiques.