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Miss D.

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  • : « Avant d'être un art, la poésie est une manière de vivre et de sentir. » Laurent Terzieff
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« Mais pourquoi ne vivrait-on pas sans raison ? Je veux dire, sans autre raison que celle de vivre, précisément, avec toutes ses conséquences. » Exercices de survie, Jorge Semprun.

id.entité

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Faire ÇA, au regard de notre société actuelle, est relativement banal. C’est un acte plutôt bien accepté, il n’est pas censuré et, je crois, ne choque plus personne. La loi non plus ne l’interdit pas d’ailleurs. Cependant, je vous mets en garde et vous conseille de prendre quelques précautions avant de faire ÇA.


La question du quand ne se pose pas puisque l’événement est, d’une certaine manière, totalement extérieur à soi et pourtant parfaitement intériorisé. Tout est question de structuration interne, d’échafaudages intestinaux et d’imbrication de synapses. Bref, vous ne pourrez pas échapper aux cris ontologiques de votre corps. Quand ÇA vous prend, il faut s’y résoudre et savoir improviser une solution sécurisée pour pallier ce besoin humain. Car, autant vous y résigner dès maintenant, il faudra faire ÇA que vous le vouliez ou non.

Il est bon de noter néanmoins que, ce phénomène étant propre à soi tout en restant somme toute assez mécanique, il se produit généralement toujours au même moment du jour, beaucoup plus rarement de la nuit. Pour ma part, j’y suis particulièrement sujette aux abords du milieu de l’après-midi quand le déjeuner est un vieux souvenir que le corps laisse s’échapper.


La question cruciale est donc peut-on faire ÇA en toute sérénité, sans attiser les convoitises, sans attirer les critiques. Autant que faire se peut, recherchez un lieu solitaire où nul ne risque d’entrer au moment critique. Certes vous pouvez partager cette occasion à plusieurs, mais se pose inévitablement la question de l’hygiène. Mieux vaut être seul pour en profiter pleinement. Soyez un hédoniste égoïste et restez caché pour faire ÇA. Vous en retirerez d’autant plus de bien-être et de soulagement. Eh oui, car accéder à ce genre de plaisir, c’est aussi soulager vos entrailles d’un lourd fardeau.

Mais souvent cette envie est pressante et il vous faut vous adapter au lieu où vous vous trouvez. Fermez votre bureau avec une affichette « ne pas déranger » ou quittez précipitamment les collègues en prétextant un rendez-vous inattendu…


Quant à comment, là franchement, les possibilités sont nombreuses. Il suffit de laisser parler son imagination. Pour savourer un tel plaisir, on a toujours une idée. Mais je vous incite vivement à apprécier le moment. Profitez-en autant que vous pouvez : chaque once en est douce, chaque seconde délectable. Ce délice, nul ne pourra vous l’enlever.


Inévitablement, mécaniquement, quotidiennement, je fais ÇA. L’envie me prend et ne me laisse plus de repos. À quatre heures de l’après-midi, à l’heure du goûter des enfants, quand tous les autres sirotent leur café, moi, triomphale, je mange du chocolat.

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